Une amie est partie

Le texte lu par Jean-Pierre aux obsèques de Mauricette :

" Une amie est partie

Mauricette BRISSET est née le 14 avril 1940 à Saint Aignan sur Cher, commune à l’extrême sud du département du Loir et Cher. Elle fait partie d’une fratrie de 3, seule fille entre deux garçons, ses frères Maurice et Michel. Son père dirige une entreprise de transports, l’entreprise Mary BRISSET, qui est connue dans toute la région. Son enfance est perturbée par deux scarlatines, qui signifient deux quarantaines à une période où les antibiotiques ne sont pas dans les pharmacies. Si cet épisode lui fait abandonner l’apprentissage du violon il lui permet par contre d’apprendre à lire à son plus jeune frère, Michel. Plus tard au collège mixte de Saint Aignan elle a certainement obtenu le prix de camaraderie chaque année car elle aidait déjà ses camarades.

Fin des études au lycée de Tours, obtention d’une capacité de droit et c’est le monde du travail. D’abord comme secrétaire et comptable dans l’entreprise de transports familiale puis à la Fiduciaire de Tours. En 1972 elle s’installe à Paris et travaille comme secrétaire dans l’entreprise de transports CHANDON puis comme responsable de dépôt pour un fabricant de jouets, les établissements PATRY.

Elle rencontre René GARY, ils se marient en décembre 1974. A la naissance de Céline en 1976 elle s’arrête de travailler. Puis arrive la naissance de Vincent en 1978.

En 1981 ce sera le déménagement de Sèvres à Dourdan. J’ai donc rencontré René et Mauricette voilà 36 ans en ayant le privilège de concevoir leur maison et de suivre le chantier de sa construction au hameau de Rouillon. Je n’imaginais pas que se poursuivrait la relation amicale qui était née alors et qu’aujourd’hui c’est René qui est privé de sa moitié comme je le fut à ce moment, étant plus vieux que lui de 35 ans dans cette douloureuse expérience.

Avec l’éducation de ses enfants Mauricette a commencé à tisser des liens sociaux, avec « Dourdan Accueil », où elle a pu montrer ses multiples talents dans les travaux manuels : broderie, tricot, peinture sur soie et sur porcelaine, abat-jours, encadrements, patchwork et enfin la photographie.

Et puis avec la retraite René Gary qui avait joué pendant son service militaire a suivi au club de Dourdan Mauricette qui prenait des cours de bridge. Ils se sont investis dans le club, tous les deux, avec constance et gentillesse. Et avec des talents particuliers pour Mauricette qui n’ont rien à voir avec les jeux de cartes dont son talent de brodeuse et son talent de photographe. Elle a commencé à faire des reportages de toutes les manifestations du club. Aujourd’hui la rubrique photos du site du BCD témoigne de sa générosité et de son empathie avec les autres et c’est donc un bel « héritage » qu ‘elle nous laisse.

Sa curiosité envers les autres l’a emmené aux quatre coins du monde, lui permettant là aussi de se livrer à sa passion de la photo.

Céline et son mari ont trois enfants, deux garçons et une fille (dont la fameuse paire de jumeaux nés le 20 décembre 2011). Mauricette adorait ses petits enfants qui l’appelait « Manou ». Elle les appelait les « chic-oufs ». Cela démontre qu’ils sont en bonne santé mais, comme à nous, leur grand-mère attentive et dévouée va leur manquer.

J’ai retiré du tableau d’affichage au club son joli message d’espérance qui devient son message d’adieu et que je vous relis avant de le rendre à René. "